D30- L'Écho de la France Catholique du 31 décembre 1898.
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Il nous a été dit qu'on trouve notre chronique calédonienne trop pauvre. Assurément, elle n'est d'ordinaire, pas abondante.
Mais, le moyen de lui donner plus d'ampleur ?
Voudrait-on que notre feuille hebdomadaire, à l'exemple des journaux quotidiens de Nouméa, consacre des colonnes entières à l'arrestation journalière de relégués, de libérés en rupture de bans, de canaques ivres - aux insertions de simple police - aux faits divers qui ont pour sujet les chevaux emportés, les chèvres errantes ou les chiens perdus ? Hé bien ! non ; on peut employer plus utilement son papier et son encre.
Voudrait-on que notre feuille prenne une part active à la polémique de la presse et aux prises de corps dont elle nous donne le trop fréquent spectacle ? Ce n'est ni dans notre goût, ni dans notre rôle. Nous ne restons pourtant pas dans l'indifférence relativement aux questions qui s'agitent, nous avons notre opinion, et, quand nous l'avons jugé utile, nous l'avons exprimée ; mais a d'autres les joutes de ce genre.
Nous, nous ne voulons être les champions que du parti catholique, nous ne donnons la réplique que lorsque nous sommes attaqués sur ce terrain là.
D'ailleurs, nos lecteurs ne savent-ils pas, comme nous, à quoi s'en tenir ? Ne sont-ils pas, comme nous, à même de faire la part de l'audace et du parti pris ?
Au fait, notre chronique locale, quelque maigre qu'elle soit, en quelques numéros, contient tous les renseignements utiles.
Les questions de colonisation ont toujours eu une large place dans nos colonnes. Nous avons publié de nombreuses et importantes monographies, notre carnet d'un vieux colon a reçu un accueil empressé et nous ne négligeons jamais de porter à la connaissance de nos abonnés les renseignements qui sont de nature à intéresser la colonisation, à laquelle, quoiqu'on en ait dit, nous sommes, et, cela depuis notre apparition en 1885, tout dévoués, toutefois sans emballement.
Nous voulons, comme nous le disions déjà en 1892, que l'Échosoit un journal complet et que nos abonnés, après l'avoir lu, n'aient aucun renseignement important à demander aux autres journaux de Nouméa. C'est bien assurément pour laisser une plus large place aux communications utiles que nous avons renoncé, ou à peu près, à l'insertion des annonces, la seule chose qui paie dans un journal, et, c'est aussi pour le mettre, eu égard au but d'intérêt religieux et patriotique que ses fondateurs ont en vue, à la portée de toutes les bourses que le prix d'abonnement a été réduit à la très modique somme de 12 fr. par an, depuis l'année 1894.
Chers abonnés, les quelques lignes que nous venons de tracer ont pris un caractère d'intimité et de laisser aller qui suffiraient à prouver, si nous ne l'avions déjà hautement déclaré, que nous voulons voir en vous des amis et presque des collaborateurs ; l'intérêt religieux qui nous est commun n'est-il pas de sa nature capable de produire l'amitié sincère et durable qui unit les esprits, les cœurs et les âmes.
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La Rédaction