Le Néo-Calédonien (1880 - 1889)
31 - (Néo) - Le Néo-Calédonien.
"Journal d'annonces légales et judiciaires".
"Organe des intérêts coloniaux, maritimes; commerciaux, agricoles et industriels, paraissant tous les jeudis".
(3/3/1880 - 18/6/1889)
Succédant aux Petites Affiches et à La Nouvelle-Calédonie, Le Néo-Calédonien est le troisième journal édité par l'Imprimerie Civile. C'est d'abord un hebdomadaire paraissant à Nouméa le jeudi puis le vendredi, à partir de mai 1880 ; il devient ensuite bihebdomadaire et paraît les mardis et vendredis à partir de septembre. Le prix du numéro reste fixé à 50 c, l'abonnement annuel passe de 25 F à 40 F. Le format du Néo-Calédonien ne fut jamais modifié (50 x 34,5 cm, pour une surface imprimée de 43,5 x 30 cm par page) mais il subit d'autres changements de périodicité : il devint tri-hebdomadaire, paraissant les lundis, mercredis et vendredis à partir de septembre 1883, et connut une brève période de publication quotidienne pendant le mois de novembre 1888.
À l'origine, Louis Mostini en était le directeur-gérant-imprimeur. Il laissa la direction et la gérance à Julien Bernier à partir de la mi-novembre 188l mais continua de diriger l'imprimerie jusqu'à ce que Laborde, père et fils, lui succèdent, fin août 1886. Albert Epardeaux succéda à Bernier en juin 1884, puis Mourot (12 juin 1885), Bridon (19 avril 1886), C.B. (?) (2 août 1886) furent tour à tour gérants du journal.
Chacun de ces gérants successifs faisait également fonction de principal rédacteur mais Le Néo-Calédonien bénéficia de la collaboration de nombreux rédacteurs plus ou moins occasionnels vivant à Nouméa ou dans l'intérieur. Ce journal était d'autre part représenté par William Dolman à Sydney et Léon Mayence, puis M. Lifard, à Paris pour les annonces et abonnements.
Seul journal civil autorisé dans la colonie à sa création, Le Néo-Calédonien se devait d'être indépendant. Sous le régime de la loi de 1881, d'autres feuilles furent publiées et il apparut que Le Néo-Calédonien, tout comme ses concurrents, dépendait de plus en plus de ses commanditaires. Quittant le journal en juin 1885, Bernier dénonce la mainmise du parti clérical, soutien du gouverneur Pallu, sur le journal, financé selon lui par des cléricaux notoires (Pelletier, Rolland, Blanchot, Blanc, Goudin), la maison Ballande dont les sympathies avouées vont à la Mission, et la société Le Nickel.
À partir de 1886, Le Néo-Calédonien décline inexorablement : dans L'Indépendant du 7 août 1886, "Stator" (probablement un pseudonyme de J. Bernier) ironise sur "ce pauvre M. Mostini" que l'on a vu "errer comme une âme en peine dans les rues de Nouméa, accostant les passants et leur demandant de la copie pour remplir le vide de ses colonnes".
L'Imprimerie Civile est transférée dans l'ancien restaurant chinois, à l'angle du boulevard Wagram et de la rue de la République, en juillet 1888. Alfred Laborde fait l'acquisition du journal et de l'imprimerie en décembre de la même année mais ne peut ensuite poursuivre la publication du Néo-Calédonien plus de six mois et le journal achève sa carrière le 18 juin 1889.
Localisation : B.N. - Jo.4659 ; A.N.S.O.M. ; Arsenal : Fol. Jo.988 ; B. Bernheim et B.C.C.I. à Nouméa