EUDES (Émile).

 

Émile Eudes, dit le général Eudes, est né à Roncey (Manche) le 12 septembre 1843 et est mort à Paris en 1888. C'est une personnalité de la Commune de Paris.

Après des études à Saint-Lô, il s'établit à Paris où il fait des études en pharmacie tout en fréquentant des milieux révolutionnaires se définissant comme blanquiste, libre-penseur et anticlérical engagé. Il tient un moment une librairie, il devient gérant de l'hebdomadaire La Libre Pensée, se lie à la franc-maçonnerie et participe aux activités des groupes de combat blanquistes.

Début août 1870, il participe à la vaine attaque blanquiste contre la caserne des pompiers de La Villette. Arrêté il est condamné à mort, mais la défaite de Sedan et la proclamation de la République le 4 septembre 1870 le sauvent.

Durant le siège de Paris par les Allemands (septembre 1870 - mars 1871) il devient membre du Comité central républicain des Vingt arrondissements, et capitaine du 138ème bataillon de la Garde nationale.

Il participe au soulèvement du 31 octobre 1870 contre le Gouvernement de la Défense nationale.

Le 18 mars 1871, à la tête des Gardes nationaux de Belleville il s'empare de l'Hôtel de Ville et propose sans succès de marcher immédiatement sur Versailles où se trouvent l'Assemblée nationale et le gouvernement Thiers.

Le 24 mars, il est nommé Délégué à la Guerre (avec Émile-Victor Duval et Paul Antoine Brunel) par le Comité central de la garde nationale. Le 26 mars il est élu au Conseil de la Commune par le 11ème arrondissement, il siège à la commission Exécutive et à la commission de la Guerre. Le 3 avril il est un des instigateurs de la désastreuse offensive des communards en direction de Versailles. Nommé inspecteur des forts de la Rive gauche et commandant de la 2ème brigade active de réserve, il combat sur les barricades pendant la Semaine sanglante. Il est élu le 9 mai au Comité de Salut public.

Il réussit à se réfugier en Suisse puis à Londres. Il est condamné à mort par contumace par le 3ème Conseil de guerre en août 1872.

Revenu en France après l'amnistie de 1880, il collabore à Ni Dieu ni Maître, le journal d'Auguste Blanqui puis à L'Homme Libre qu'il fonde avec Édouard Vaillant.

Il est décédé le 5 août 1888, suite à une rupture d’anévrisme alors qu’il prononce un violent discours à la salle Faviè.

Il repose au cimetière du Père Lachaise, 91ème division, 1ère ligne, dans une concession accordée gratuitement par arrêté préfectoral du 16 mars 1889

 

(Lire la notice de Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune de Paris, Flammarion, collection Champs, 1978).