Mostini, Louis. (1832 - 1896)

 

Né à Ivrée (Italie) le 10 juin 1832, il arrive en Nouvelle-Calédonie sur l'Iphigénie le 24 mai 1861 comme compositeur-typographe de l'Imprimerie du Gouvernement, en même temps que Pelletier, chef de l'Imprimerie du Gouvernement pour transformer cette imprimerie autographique en imprimerie typographique.

Mostini se marie dans la colonie le 31 octobre 1863 et, quittant l'imprimerie le 22 janvier 1869, il se fait colon et crée une station à Bouloupari en association avec Chardar. Il construit dans cette localité une vaste maison servant de magasin et d'hôtel ; il paie en 1872 patente de 17ème catégorie pour commerce hors chef-lieu.

En 1877, il vend son fonds de commerce.

"Lors de l'insurrection de 1878, le 26 juin, sa femme, les cinq enfants nés de leur union et son frère sont sauvagement assassinés par les indigènes. Louis ne doit la vie qu'à une circonstance fortuite : il est allé à Nouméa accueillir son frère venant d'Italie".

Il fit partie du corps des francs-tireurs qui aida à mater la rébellion.

Ayant reçu 40 600 F d'indemnité pour ses biens perdus du fait de l'insurrection, il s'établit à Nouméa et devient en mars 1880 le directeur-gérant de l'Imprimerie Civile et de son nouveau journal, Le Néo-Calédonien.

Ayant conservé la nationalité italienne, il doit, aux termes de la loi de 1881, abandonner ses fonctions de gérant du journal. Il cède cette place à Julien Bernier en novembre 1881 mais il continue de diriger l'imprimerie et, ayant obtenu la nationalité française le 5 décembre 1883, il reprendra la gérance du journal de juin 1885 à août 1886.

En septembre de cette même année, il quitte l'imprimerie et le journal qui passent sous les directions d'Alfred et Pierre Laborde.

Mostini tient alors commerce à Nouméa, et participe modestement à la politique locale. Candidat au Conseil général fin 1891, Bernier, - qui lui reproche d'avoir vendu en 1885 Le Néo-Calédonien "... parce que les actions avaient doublé de valeurs", à un comité, de personnes des plus militantes du parti clérical,- dit de lui qu'il "a fait de la politique une affaire de gros sous". Il le présente comme un excellent homme, bon époux, bon père, mais "dont le cerveau, en ce qui concerne la politique, n'a jamais été complètement équilibré (...) c'est un fossile (...) un homme aux idées surannées (...) un spirite doublé d'un chiromancien (qui) croit aux esprits frappeurs et hurleurs (et qui) a deux grands prêtres, Allan Kardec et Desbarolles".

En 1892, Mostini est l'un des fondateurs de l'Imprimerie Calédonienne et du journal La Calédonie.

Il meurt à Nouméa le 26 octobre 1896, d'une attaque d'apoplexie foudroyante.