Les concerts des "chapeaux de paille"

 

"La musique des "chapeaux de paille", la musique de la Transportation chaque après-midi vient de l'île Nou et s'installe dans le kiosque de la place des cocotiers pour son concert quotidien.

Après l'affaire Dreyfus, "pour rehausser le prestige de l'armée" dit-on, la fanfare du bagne sera remplacée par la musique de la garnison sous la conduite d'un chef de musique. Les mélomanes locaux n'y gagnèrent rien, le répertoire ne changea guère, et bientôt on reverra les traditionnels chapeaux de paille."

 

 

Patrick O'Reilly. La Nouvelle-Calédonie au temps des Cartes postales (Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1973)

 

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Ci-dessus, trois manchettes parues dans le journal L'Avenir de la Nouvelle-Calédonie en 1888 – le 27 mai, le 5 juin, le 6 septembre – annonçant les programmes de concert, Place des Cocotiers.

 

L'affirmation de Patrick O'Reilly selon laquelle la musique de la Transportation "chaque après-midi vient de l'île Nou et s'installe dans le kiosque de la place des cocotiers pour son concert quotidien" est erronée : en réalité, les concerts donnés à Nouméa par l'orchestre du bagne avaient lieu tout au plus trois fois par semaine, comme on peut le vérifier dans la presse de l'époque et comme le confirme le directeur de l'Administration pénitentiaire :
 

"Les concerts donnés tous les dimanches, mardis et jeudis, par la fanfare de la Transportation constituent la seule distraction que l'on ait à Nouméa."

 

Paul Mimande – Criminopolis.