Le kiosque à musique

 

En juin 1878, les Ouvriers de la Transportation élèvent sur la Place des Cocotiers un kiosque à musique en bois couvert de tôles, qu'ils ont réalisé dans la charpenterie de la Pénitentiaire à l'île Nou. Le coût de cette construction s'élève à 1 000 francs.

C'est dans ce kiosque que joue régulièrement la fameuse "musique de la Transportation" […]

S'y produisent également les formations musicales locales comme l'Orphéon, La Lyre Calédonienne, la Fanfare Municipale et la Fanfare militaire, sans oublier celle des navires de guerre français et étrangers de passage.

 

Luc Chevalier : Nouméa-Rétro - 1854-1939, tome 1 (Éditions du Cagou, 1987)

 

 

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En effet, d'autres formations musicales profitaient de ce kiosque à musique pour s'y produire en concert. Voici deux exemples, se rapportant à des formations rattachées à des navires de guerre :

 

- Entrefilet paru dans le journal L'Avenir de la Nouvelle-Calédonie du 20 avril 1888.

 

Musique du Duquesne (*)

 

La nouvelle musique du Duquesne exécute, depuis quelques semaines, les morceaux les plus variés de son répertoire.

L'harmonie et la bonne exécution ne laissent rien à désirer. C'est une grande distraction que l'amiral Lefèvre procure à la population nouméenne.

 

(*) Croiseur français stationnaire dans le Pacifique à la fin du 19e siècle, Nouméa et Papeete.

 

  

 

- Le concert du croiseur Tourville.

 

Concert donné en 1929 par la fanfare du croiseur français Tourville.

C'est un dimanche après-midi. Pendant que les musiciens exécutent un programme très varié, la foule des Nouméens assiège littéralement le kiosque de la place des Cocotiers.

 

Luc Chevalier. Nouméa-Rétro - 1854-1939, tome 2 (Éditions du Cagou, 1988)

 

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En 1929, la "Musique de la Transportation" n'est plus qu'un souvenir. Les toilettes des dames qui sont là ont beaucoup changé mais cette photographie du début du 20e siècle donne une image sans doute assez conforme aux rassemblements qui avaient lieu à la fin du 19e siècle autour du kiosque à musique pour écouter la "fanfare" du bagne dans ses œuvres.