L'Avenir de la Nouvelle-Calédonie (1886 - 1892)
03 - (Ave) - L'Avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Agriculture, Commerce, Industrie, Marine, Annonces légales et judiciaires.
Format : (35 x 24 cm) puis (48 x 34 cm).
Le premier numéro de ce journal paraît le 17 décembre 1886, il a été tiré sur les presses de l'Imprimerie Larade que vient d'acquérir le représentant en Nouvelle-Calédonie de la Maison Vivian, de Swansea, rivale du "Nickel".
Reichenbach s'improvise donc, au moins nominalement, imprimeur pour la circonstance et "Administrateur" du journal dont la rédaction est confiée à Édouard Bridon et Ambroise Roger.
L'Avenir est d'abord un hebdomadaire du vendredi ; il devient bi-hebdomadaire, paraissant le mardi et le vendredi, à partir du 6 septembre 1887, puis il devient trihebdomadaire à partir de mars 1891 où il paraît les mardis, jeudis et samedis. Son prix qui était jusqu'alors fixé à 50c le numéro passe alors à 25c pour descendre à 15 c en septembre.
En décembre 1885, Reichenbach se retire. L'imprimerie prend le nom d'Imprimerie de l'Avenir, sise d'abord rue Solférino, puis rue Palestro (10 février 1888), puis boulevard
Wagram (14 juin 1889).
Ce journal qui se proposait de défendre la colonisation libre "menacée dans son existence", combinait les caractères de journal de "renseignements et d'affaires" avec ceux de journal d'opinion, polémiste, dont le programme aurait eu pour fondement la "défense des intérêts du pays et la guerre aux abus".
"La rédaction républicaine et anti-cléricale de l'Avenir dont une partie ne croit en rien dont l'autre n'a foi qu'en Dieu", multiplie les attaques contre les "grandes compagnies", les juifs et l'Administration pénitentiaire, c'est à dire contre le complexe "administratif et affairiste" sur lequel la société Le Nickel, et par conséquent les Rothschild, ont la haute main.
L'Avenir mène guerre ouverte contre le gouverneur Pardon. Cette opposition s'organise à la Chambre de commerce dont L'Avenir passe pour une sorte de "Moniteur officieux".
En 1887, l'équipe de l'Avenir fonde avec Delabaume le ''Groupe Républicain Colonial" dont les adversaires ont dit qu'il avait été la cause de la mort en Nouvelle-Calédonie du parti républicain. L'Avenir joua un rôle politique important, animant vigoureusement les campagnes électorales ; on l'accusa d'exciter les passions et de transformer les divisions anciennes en haines violentes et d'entretenir toute l'année les divisions passagères nées des élections.
En mai 1890, Bridon, "passé à l'ennemi", quitte le journal. Roger reste seul rédacteur de L'Avenir dont l'indépendance est assurée par le fait que l'un des plus importants actionnaires, après cette rupture, est l'amie de ROGER, "Mlle SAINT-CLAIR, née en Écosse de parents français".
Roger, dont le casier judiciaire chargé de trois condamnations antérieures à la Commune est connu à Nouméa fin janvier 1892, quitte alors précipitamment la colonie en compagnie de son amie.
L'Avenir ne survit pas au départ de son rédacteur en chef et paraît pour la dernière fois le 21 janvier 1892.
Localisation : B.N. - Jo.5901 - ; A.N.S.O.M.; B. Bernheim, à Nouméa.